O comme Oiseaux
L’univers des oiseaux et leur étude (l’ornithologie) est une discipline passionnante par sa variété et son importance dans l’équilibre forestier. Il est donc utile de mieux le connaitre, de le comprendre et d’être convaincu qu’il est, plus encore que les mammifères (trop peu d’espèces et toutes communes) et que les insectes (très difficiles évidemment à suivre dans le temps, saison après saison), un indicateur majeur des changements de la biodiversité.
J’ai donc été grandement aidé pour ce sujet par Thierry Decouttere, ornithologue
passionné de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, que je remercie et par les ressources toujours indispensables de la base de données ClicNat de l’association Picardie Nature déjà citée.
Dans l’onglet « médias » de chaque espèce ci-dessous, vous trouverez des enregistrements de leurs cris respectifs ; très utile.
En fin de sujet, je vous donnerais d’autres liens vers des outils d’identification très pratiques.
Pour connaitre le nombre d’espèces d’oiseaux répertoriées en forêt, j’ai sélectionné Vieux Moulin (125 espèces) et Saint Jean aux Bois (140 espèces) pour à peine une trentaine de mammifères. Cela donne une idée de la grande variété présente et suivie par de nombreux bénévoles (il suffit de s’inscrire pour participer).
Encore une fois, je conserve ici toujours le point de vue de l’observateur curieux pour partager avec vous quelques astuces permettant de reconnaître les principales espèces présentes actuellement.
Toutes les photos jointes ont été prises au hasard de mes promenades, d’où leur qualité technique modeste (mais ce qui est sur l’image a bien plus d’intérêt que l’image elle-même).
J’ai choisi une quinzaine d’espèces très faciles à rencontrer en promenade dans les bois :
- le geai des chênes, au magnifique plumage bleuté et au cri d’alerte caractéristique et très bruyant quand il s’enfuit à notre approche. Il nous repère bien avant que nous ne puissions le voir. (voir photo jointe)
Le cri du geai : https://www.chant-oiseaux.fr/geai-des-chenes/
- le pic vert, avec ses ailes vertes et sa calotte rouge est identifiable entre tous. Son cri sonore ressemble à un rire moqueur « je t’ai vu ». Très difficile à voir et extrêmement farouche, il reste toujours à bonne distance de l’homme. Lui ne creuse pas son nid en perçant le tronc.
Le cri du pic vert : https://www.chant-oiseaux.fr/pic-vert/
- le pic épeiche est noir et blanc avec deux parties d’un rouge très vif , le haut du crâne et le ventre à l’arrière des pattes. Lui en revanche est un percussionniste facile à localiser (voir photo jointe). Son « tambourinage » pour marquer son territoire va jusqu’à 20 coups en 0.5 seconde ! Cette activité l’occupe beaucoup en mars et avril. Puis jusqu’en mai, il s’affaire à creuser sa « loge » dans le tronc qu’il aura choisi, souvent dans un arbre mort ou dépérissant beaucoup moins dur.
Son crâne est spécifiquement renforcé et les chocs sur son bec perforant sont amorti par une sorte de gel unique qui entoure son cerveau
Le cri du pic épeiche : https://www.chant-oiseaux.fr/pic-epeiche/
photo BD
Deux autres espèces de pics lui ressemblent beaucoup :
- le pic mar qui ne tambourine pas, a lui tout le haut du crâne rouge et pas de zone rouge derrière les pattes.
photo BD
- le pic épeichette, à part la taille puisqu’il est grand comme une mésange (une quinzaine de centimètres tout au plus, contre 20 à 25 pour l’épeiche) et l’absence de la zone rouge à l’arrière des pattes. Il tambourine.
- Pour facilement les distinguer, regardez cette indispensable vidéo de Julien pour la Salamandre https://youtu.be/uJi-YLizelg. Vous saurez tout !
- le pic noir est le plus grand de tous. Il a juste une zone rouge vif sur le haut de la tête (voir photo jointe). C’est l’oiseau le plus important comme signal de biodiversité en forêt de Compiègne , Laigue et Ourscamps car il est lié à la présence de très vieux chênes et est endémique du secteur. Il est particulièrement suivi par les naturalistes et a été pour beaucoup dans la classement du massif en zone Natura 2000 car très menacé par l’exploitation forestière.
Le long cri du pic noir que vous avez déjà forcément entendu : https://www.chant-oiseaux.fr/pic-noir/
photo BD
- la buse variable, le rapace le plus commun dans notre forêt. Elle est dite « variable » à cause des grandes variations de couleurs de son plumage. Récemment, j’en ai vu une posée sur un piquet en forêt, presque blanche, de la tête aux ailes : une vision magique (la « dame blanche » ?).
Elle fait un nid grossier au plus haut d’un arbre mort ou dépérissant pour s’assurer à la fois une zone d’envol et d’atterrissage propice et la plus lointaine vue sur son environnement pour sa chasse permanente. C’est un charognard et un insectivore. Dommage qu’elle ne s’intéresse pas aux hannetons … (voir photo jointe)
Le chant de la buse qui résonne souvent au dessus des arbres où elle tournoie longuement dans les ascendances : https://www.chant-oiseaux.fr/buse-variable/
- le coucou gris ; autant il est facile à entendre et reconnaissable, autant il est très difficile à observer. Il vole à vive allure et est parfaitement camouflé en haut des arbres. Sa réputation de « parasite » est fondée puisqu’il recherche un nid vide d’une autre espèce pour s’y installer.
- la corneille noire, qui se différencie par son bec noir du corbeau qui lui a le bec gris. La corneille est souvent solitaire, à l’opposé du corbeau très souvent en groupe.
Elle peut faire jusqu’à 1 mètre de longueur (voir photo jointe)
photo BD
- Focus spécifique sur les oiseaux des zones humides et que l’on rencontre facilement autour des étangs de Saint Pierre et de Sainte Périne :
- le foulque macroule, à distinguer de la poule d’eau (gallinule) par son bec. Lui est blanc et elle est rouge (voir photo jointe)
- photo BD
- le grèbe huppé est très commun. Il parade calmement à l’écart de l’agitation des rives (voir photo jointe)
photo BD
- le martin pécheur, très photogénique mais difficile à observer pour qui n’est pas patient. Il reste longtemps en station d’observation sur une branche au-dessus de l’eau en épiant le moindre mouvement sous l’eau et son attaque est fulgurante. Il est capable de rester également en vol stationnaire avant de plonger à l’attaque de son menu fretin. Le mâle se distingue facilement de la femelle : la mandibule inférieure de son bec est noire et pour la femelle elle est orange
On y voit aussi souvent des hérons cendrés, des grands cormorans, des canards colvert et toujours des cygnes d’autant plus familiers qu’ils sont abondamment nourris par les passants.
En forêt, j’ai fait aussi quelques observations moins fréquentes :
– un grimpereau, des bois ou des champs car ils ne se distinguent que par le chant, observé près du Cr du Taillis de Berne (voir photo jointe)
– une famille de fuligules morillon sur l’étang du Louveteau
– des bécasses des bois près du Four d’en Haut et de la lisière agricole sud
– des gobemouches gris, dans le même secteur (voir photo jointe)
– un gobemouche noir, au bord de l’Etang de l’Etot
Les indices de présence que sont l’observation visuelle et le chant peuvent être complétés de la découverte de plumes. J’ai joint une photo de présentation de quelques-unes glanées au fil des années.
Si vous avez fait d’autres observations intéressantes d’oiseaux forestiers, n’hésitez pas à les partager ici.
Au rayon des astuces les plus utiles pour découvrir l’univers merveilleux des oiseaux, il existe l’application reconnue BirdNet qui fonctionne comme Shazam. Il suffit d’enregistrer quelques dizaines de secondes de chant pour en connaitre l’espèce.
https://www.chant-oiseaux.fr/et https://www.oiseaux.net/
Pour ma part, je recommande vivement les deux ouvrages photographiques de Guy Louvion « Picardie, terre de mammifères » et « Picardie, terre d’oiseaux » que vous pourrez trouver dès lundi à la Librairie des Signes qui ve ENFIN rouvrir cette semaine.