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R comme Rus

Les rus forestiers sont le réseau sanguin de notre forêt. Sur un sol aussi acide et sablonneux, l’apport d’une eau de surface permanente (même si le cycle des saisons influe beaucoup sur les débits) est vital, d’autant qu’elle parcourt tout le massif.

Par conséquent, les rus méritent autant de respect que les arbres centenaires ou que les nombreuses espèces végétales et animales qui maintiennent l’équilibre de ce biotope fragile, face aux actions humaines le plus souvent néfastes.

Il est donc ici légitime de signaler l’action positive des bénévoles de la SPFC qui par leur activité de nettoyage des ponceaux, ces plus de 300 ouvrages de pierre qui enjambent les rus sur tous les chemins forestiers, parviennent à maintenir la continuité écologique de ce maillage aquatique.

Autres travaux récents déjà évoqués ici (en particulier lors du E des Etangs), ceux menés sur le ru de Berne entre Pierrefonds et l’Aisne par le SMOA (Syndicat Mixte Oise Aronde).

Les apports humains ayant été mis en avant, revenons à la cartographie et aux impacts de ces rus.

Tous émergent du sol à des sources, souvent nommées fontaines, à flanc des monts (déjà évoqués lors du sujet M). La carte ci-jointe réalisé par le plus émérites des archéologues de la forêt Christophe Thuillier montre une nouvelle fois l’architecture géologique qui détermine tout le fonctionnement de notre forêt.

Commençons par les sources/fontaines les plus connues et que l’on peut voir aujourd’hui :

  • la fontaine de l’Ermite (CR de l’Ermite, La Michelette), source du ru de la Michelette, photo jointe
  • la fontaine Huya (Saint Nicolas de Courson), source du grand ru de Saint Nicolas, photo jointe
  • la fontaine des Larris Mathieu (Cr des Larris Mathieu, Vivier Frère Robert), photo jointe
  • la fontaine de Maitre Jean (Cr de la Fontaine Maitre Jean, Mont Saint Marc/d), photo jointe
  • la fontaine de Neuffontaines (Cr Olry, Bois de Cuise), photo jointe
  • la fontaine aux Porchers (Cr des Biches, Bois de Damart), source du ru du même nom, photo jointe
  • la fontaine Ronsin (Cr de la sente aux poireaux, Béthisy), source du Ru des Molineaux
  • la fontaine Saint-Jean (MF de Saint-Sauveur), source du ru de la Fontaine Saint Jean
  • la fontaine de Saint-Pierre en Chastres (MF de Saint Pierre en Chastres), photo jointe
  • la fontaine du Rozoir (Cr de Champlieu), source du Grand ru


Pour ce qui est de la cartographie des rus, on les répartit usuellement en 3 essentiels :

  1. A l’est, et déroulant du sud vers le nord, le ru de Berne (10 km) se jette dans l’Aisne au lieu-dit La Joyette (tout près de la RN31 et du dancing Le Quennezil). Il en est le dernier affluent avant que celle-ci ne se jette à son tour dans l’Oise. La source du ru de Berne n’est pas unique, d’autant qu’une station de pompage souterraine existe également à Palesnes, en amont de Pierrefonds. Sur son parcours, iI alimente le lac de Pierrefonds, les étangs de la Rouillie, de Saint-Pierre, de l’Etot, du Vivier Frère Robert et de l’Ortille.

Ses affluents sont :

  • le ru de la Fontaine Porchers (source à la fontaine aux Porchers) lui-même alimenté par le ru des Près de la Ville
    • le ru du Pré Tortu
  • A l’ouest, et déroulant de l’est à l’ouest, le ru des Planchettes fait plus de 13 km et se jette dans l’Oise au lieu-dit Les longues raies, à l’ouest de Lacroix Saint Ouen qu’il contourne par le nord. Il prend « ses » sources dans le vallon entre la Tête Saint Jean et les Petits Monts, au pied de Saint Nicolas de Courson et du Four d’en Haut.

Ses affluents sont, à partir de son amont :

  • le grand ru de Saint Nicolas
  • le ru de Saint Nicolas et le ru des Petits-Monts qui alimentent l’étang de Landeblin
  • le ru de la Brévière (source près du Cr Sylvain) qui alimente l’étang de Sainte-Périne
  • le ru de la Michelette (source fontaine de l’Ermite) lui-même alimenté par le ru de la Hideuse (qui alimente la mare de l’Arbre sec)
  • le ru du Pain cher (qui prend sa source à la Mare Beauval, près de La Muette) et alimente le Vivier Corax
  • le ru de la Malmaire, lui-même alimenté par le ru du Poulinet
  • Avec la même orientation, mais au sud du massif, le ru du Goderu (9km) se jette dans l’Oise au sud de Lacroix Saint Ouen dans les gravières au lieu-dit Le Fossé Creusette. Sa source est près du Trou Jacquot.
    Ses affluents sont :
    • le ru de la Fontaine Saint Jean (source MF de Saint-Sauveur)
  • le Grand ru (source Fontaine du Rozoir) lui-même alimenté le ru aux Feuilles
  • le ru des Molineaux (source fontaine Ronsin)

En forêt de Compiègne, comme partout sur la planète, l’eau est une ressource vitale pour la totalité des espèces végétales et animales, mais je ne veux pas développer ici l’extraordinaire mécanisme de gestion de la ressource hydrique par les arbres et préfère vous conseiller avec insistance de regarder en replay ce reportage parfait à la fois pour sa qualité scientifique et pédagogique (dispo jusqu’au 13/06, ne le laissez surtout pas passer) https://www.france.tv/documentaires/science-sante/1452709-le-genie-des-arbres.html?fbclid=IwAR0J_RnfEIJxpueqY0AC8vT6XiAf5MV8qQ3i4jF3U_Wgg4LCyRUHvaPThjU

Et pour conclure, merci si vous le voulez bien de me manifester votre intérêt pour toutes ces informations qui pourront faire évoluer votre regard sur et surtout dans la forêt, en répondant à une simple question très facile pour vous désormais : combien de fontaines et combien de rus font vivre aujourd’hui comme depuis des centaines d’années notre bien aimée forêt ?

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