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J comme Jonquille

La jonquille de nos jardins est, hormis quelques souches historiques de plusieurs dizaines d’années qui refleurissent toujours au même endroit, en mars comme chaque année, de source horticole. Les oignons en ont donc inévitablement été améliorés à force d’hybridation des meilleurs plants, les plus résistants, les plus colorés, bref ceux que préfèrent les clients des horticulteurs professionnels et des grandes chaines de graineterie.

C’est bien pour cela qu’il faut distinguer 2 sous-espèces dans nos régions :

Le Narcisse jaune ou Narcissus pseudonarcissus (1753), parfois nommé Faux-narcisse, qui est la véritable jonquille des bois, celle que l’on rencontre souvent en grandes colonies dans nos prés et nos forêts. Il dresse au printemps sur chaque tige une grande fleur solitaire et inclinée, composée d’une couronne tubulaire jaune vif entourée par une grande corolle blanc-crème.

La fleur vit environ 3 semaines entre Mars et Avril, tout en délivrant un parfum lourd, plus ou moins perceptible, qui possède de réelles propriétés narcotiques.

Narcissus pseudonarcissus subsp. major Baker (1888) qui est elle « cultivée et n’est donc pas considérée comme sauvage en Picardie. Il s’agit de la jonquille dont les tépales sont d’un jaune foncé de la même couleur que le tube de la corolle et largement triangulaires ».

Il faut quand même citer la « vraie » jonquille Narcissus jonquilla, originaire d’Espagne, toute jaune elle aussi et à la tige beaucoup plus étroite.

Le comportement des végétaux est souvent très proche de celui des animaux et bien que l’on trouve aujourd’hui des jonquilles en forêt, son habitat naturel se situe dans les prairies humides et non dans les sous-bois.
Mais avec l’urbanisation et la cueillette intensive, elle s’est réfugiée dans les forêts. Elle y a trouvé au fil des décennies de quoi survivre plus au calme (il lui faut 5 ans pour germer et faire sa première fleur).

En Picardie, elle n’est pas classée espèce protégée, mais espèce patrimoniale.

La souche de la jonquille forestière « sauvage » a donc deux prédateurs : l’Homme qui la récolte parfois en trop grande quantité et prélève également les bulbes ce qui la fera disparaître définitivement de sa station ; et la colonisation par les espèces hybridées.

Si vous aimez la forêt, soit vous le saviez, soit vous le saurez : il faut que le bouquet ne tienne pas plus que dans la main et ne pas arracher ni les racines, ni les bulbes, ni les rhizomes qui sont les tiges souterraines des plantes. La commercialisation des jonquilles forestières est interdite.

Ce sont les mêmes comportements respectueux qu’il faut avoir pour le muguet.

Merci de les respecter et de les faire respecter, pour que nos enfants aient encore le plaisir de découvrir la forêt jaune (jonquilles), bleue (jacinthes) ou blanche (anémones ou muguet) en cette période de l’année.

Si vous avez de belles photos de jonquilles sauvages vues les années passées, n’hésitez pas à les partager ici

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