Non classé

A comme Arbres

Les premières données chiffrées sur le « peuplement » de la FDC datent de 1772, avec la première carte de la FDC levée par Bussa où il est reporté (1/p18) la surface de 26414 arpents (soit 9000 hectares) :

  • 5460 anciennes futaies
    • 2215 de futaies de plus de cent ans
    • 10983 de bois de moins de cent ans
    • 6169 de terrains vagues
    • 1493 de villages et de chemins

En 1855, dans le Précis du canton de Compiègne rédigé par Louis Graves (source), il est reporté :

« Le peuplement est en hêtre pour un tiers, en chêne pour un quart, en charme pour un autre quart et le reste en orme, frêne, bouleau, tremble, marsault (saule mâle) ».

Il faut imaginer que sans GPS, ni satellite et des moyens rudimentaires à l’époque, ces cartes et relevés sont à prendre avec précaution mais nous n’avons pas mieux et ils nous apprennent déjà beaucoup ; d’autant que les chiffres certes ont évolués mais les proportions restent cohérentes à ce jour.

A ce jour, après 300 ans de travail acharné par des générations de forestiers pour façonner cette forêt au fur et à mesure des injonctions vues précédemment, d’abord monarchiques pour la chasse à courre, puis économique pour l’exploitation sylvicole, puis écologique pour sauver ce qui peut l’être encore dans l’étau de la pression citoyenne et du dérèglement climatique,

la FDC a conservé une exceptionnelle richesse et diversité.

Elle souffre mais ne rompt pas, … encore.

Sur sa surface actuelle la plus précise de 14357 hectares qui n’a pas évoluée depuis un siècle au moins, voici la mosaïque colorée des essences qui la peuple :

Dans le PA actuel de la FDC, l’ONF écrit, page 2 :

Avec ses peuplements de hêtre (46 %), de chêne pédonculé (27 %) et de Pin Sylvestre (7%), cette forêt a souffert des tempêtes (1984-1987-1990 principalement), de l’alternance des périodes de sécheresse (2003-2005-2011) et d’inondation (2001).

En effet, le hêtre comme le chêne pédonculé montrent régulièrement des signes de dépérissement (sur plus de 2 000 ha en 2008) avec des récoltes en produits accidentels de l’ordre de 10% de la récolte annuelle sur la période 1996-2010 (et 18% sur les 5 dernières années). Une vigilance portant sur l’état sanitaire est nécessaire et des décisions sur le choix des essences à favoriser à l’avenir s’imposent : le chêne sessile est actuellement l’essence indigène qui semble la plus résistante à ces aléas climatiques, pour cette forêt, compte tenu de ses sols souvent sableux, filtrants.

Principales essences : Hêtre (41%), Chêne pédonculé (20%), Chêne sessile (7%), autres feuillus (23%), Pin sylvestre (7%), autres résineux (2%)  source ?

Il ne s’agit pas ici d’un inventaire à vocation technique ou scientifique mais juste de partager quelques clés de différentiation qui permette au promeneur de connaitre, de comprendre et donc de respecter l’arbre en connaissance de cause.

Il n’est jamais là, debout devant nous, par hasard. Il a fallu bien des miracles et des années pour que la graine de quelques grammes devienne ce pieu massif de plusieurs tonnes, dont la partie enterrée est au moins aussi volumineuse et que la partie aérienne.

S’il est en bonne santé, sa vie peut se prolonger sans limite car l’arbre ne possède pas, contrairement à l’Homme, de gènes dégénérescents. Des arbres millénaires existent sur la planète et survivent.

En FDC, six causes extérieures peuvent tuer un arbre :

  1. les champignons pathogènes (chalarose du frêne, graphiose de l’orme)
    1. les insectes xylophages (scolyte de l’épicéa) (grand capricorne sur le chêne)
    2. la sécheresse
    3. la foudre ou la tempête (évènement climatique localisé)
    4. le feu (rarissime ici, la dernière fois en 2020 sur une minuscule surface en coupe rase d’épicéas scolytés)

photo

lien CP

  • le bucheron.

Comme dans toutes les forêts, le nôtre se partage entre les deux grandes familles d’arbres :

  • les feuillus à feuilles caduques, qui se renouvellent chaque année, majoritaires chez nous ;
  • les résineux à feuilles persistantes, plutôt des épines d’ailleurs adaptées aux faibles températures et au manque d’eau, minoritaires.

Les feuillus

Pour mieux connaitre, reconnaitre et respecter les différentes essences d’arbre de la FDC, cette planche illustrée est très utile :

a.      Le hêtre

Le dominant de la FDC en nombre.
Facile à reconnaitre avec son écorce lisse et son long tronc bien circulaire.

Il est le second feuillu à bourgeonner au printemps, après le charme.

La germination des faines au sol donne une pousse d’apparence étrange avec deux feuilles brillantes en forme d’ailes de papillon qu’il faut pourtant protéger de ses pas :

Quelques semaines plus tard, après une première sélection naturelle, un second étage pousse à son tour :

La feuille du hêtre est facilement reconnaisable de celle du chêne mais de celle du charme

Hêtre

Ce qui la distingue à coup sûr c’est la « dentition » propre au charme, et le tronc sur laquelle elle pousse, tortueux pour le charme et rectiligne pour le hêtre.

Souvent on peut observer sur les feuilles de hêtres exclusivement comme des « pépins » de couleur violette. On l’appelle la « galle du hêtre » mais il ne s’agit pas d’une maladie de l’arbre. C’est en fait le cocon d’une larve de mouche

b.      Le chêne pédonculé

http://ephytia.inra.fr/fr/C/25492/Forets-Chene-pedoncule

Son écorce est rugueuse, profonde. Il est le mal aimé des deux car son bois est de moindre valeur. On dit qu’il sera le moins résistant au dérèglement climatique.

c.      Le chêne sessile, ou rouvre

http://ephytia.inra.fr/fr/C/25491/Forets-Chene-sessile

Le chêne combattant

Pour les différencier, ce n’est pas si évident : les feuilles, les écorces et les branches se ressemblent. Les glands sont cependant bien différents.

Voici de quoi les différencier (source …)

Au plus simple : si le « pédoncule » est au gland et pas à la feuille, c’est un pédonculé.
S’il est à la feuille et pas au gland, c’est un sessile « PGFS »

Sessile

Pédonculé

Il est le dernier feuillu à débourrer

Premiers bourgeons d’une régénération naturelle issue du Chêne de Saint-Jean

Ces 3 essences sont les plus emblématiques, mais sont loin d’être les seules et c’est là tout l’intérêt d’une « vraie » forêt mélangée que de pas être un champ d’arbres tous identiques :

d.      L’acacia

Il

e.      L’aulne

Il

f.        Le bouleau

Aa

g.      Le cèdre

En FDC, il n’en existe à ma connaissance que trois exemplaires plantés de la main de l’homme :

  • Cr du Point du Jour

PHOTO

  • Cr du Liban

PHOTO

  • Le moins connu est sur les Beaux Monts mais isolé hors du Carrefour

PHOTO

Fruits ?
Tronc
Feuille

h.      Le cerisier tardif

C’est la vedette de la FDC, discret mais puissant. Il mérite sa propre lettre le P (page …) puisque son nom latin est Prunus Serotina.

i.        Le charme

Toujours bien présent en FDC, il ressemble à un hêtre, en particulier pour ses feuilles.

Cependant son tronc n’est jamais droit, souvent très tourmenté, parfois dans des postures spectaculaires et son écorce ressemble à l’apparence et au toucher à de la « tôle ondulée » tachée des nombreuses variantes de gris vert.

C’est le premier arbre à bourgeonner au printemps, ce que l’on appelle le « débourrage »


Une phrase mnémotechnique amusante est à connaitre pour les distinguer : « Le charme d’Adam («d’à dents ») c’est d’être (« hêtre ») à poil (« poils ») »

j.        Le châtaignier

Les châtaigniers que l’on trouve encore un peu par hasard sont eux aussi des survivants d’essais de plantations « forcées », répétées encore et encore au fil des saisons, contre le gel, contre les sécheresses ou à l’inverse les pluies incessantes, contre le lapin et le cerf.

Photo tronc
Photo feuille
Photo fruit

k.      Le chêne pubescent

http://ephytia.inra.fr/fr/C/25490/Forets-Chene-pubescent

Le petit nouveau du Sud

Photo tronc
Photo feuille
Photo fruit

l.      L’érable sycomore

Le discret

Photo tronc
Photo feuille
Photo fruit

m.   Le frêne


Ce bel arbre est malheureusement en train de vivre ses dernières années en FDC, comme dans toutes les forêts des HDF où se répand inexorablement un champignon pathogène, la chalarose, qui se transporte dans l’air et attaque spécifiquement cette essence par ses feuilles. Leur disparition est le signe de l’irréversibilité du processus mortel en cours. Une fois la sève infectée, le tronc et les racines vont également mourir.

Son tronc est d’une teinte orangée, d’autant plus si son écorce tombe en lambeaux.
En FDC, il est fin et très haut, souvent isolé.

Il est bien en train de disparaitre à cause de la chalarose un champignon … pathogène qui le …

n.      Le marronnier

Ce n’est pas un arbre forestier à part entière

Au bord de la Mare de l’Arbre Sec

Photo tronc
Photo fruit

o.      Le merisier

Uu

p.      L’orme

Il a bien failli disparaitre

Il ne subsiste que quelques dizaines d’ormes ; la plupart ayant eux aussi été victimes de …

Photo orme BD

q.      Le peuplier

Aa

Photo tronc
Photo fruit

r.       Le platane

On en trouve quelques dizaines d’exemplaires en FDC, les plus grands et anciens ayant été plantés de la main de l’Homme comme au bord de l’Etang de Saint Périne ou dans le parc de Saint Pierre en Chastres. Ceux que l’on trouve isolés dans les environs sont issus de la régénération naturelle par le transport des graines.

Photo tronc
Photo fruit

s.       Le sorbier des oiseaux

Photo tronc
Photo fruit rouges

t.       Le tilleul

Photo tronc
Photo fruit

Les résineux

u.      L’épicéa

Ce résineux a été planté la FDC dont il n’est pas natif,
Il est aujourd’hui la victime d’un génocide européen lancé par un insecte, le scolyte, xylophage et qui donc se nourrit du bois vivant et tendre de cette essence.

Une fois installé sur un tronc, l’insecte émet des phéromones qui attirent les congénères sur la parcelle. En quelques mois, c’est la totalité de la plantation qui est détruite.

Photo parcelle

Dans les forêts du Morvan, à forte dominante d’épicéas, ce sont des centaines d’hectares qui ont dû être éradiqués.

En FDC, la même démarche de « coupe sanitaire » est en cours, par nécessité urgente.

Les parcelles du Vivier Payen, de … Basse Queue, ou 60 et 80 en Forêt de Laigue en ont fait les frais. Au Trou Jacquot et dans bien d’autres parcelles exclusives, la mort est passée.

Lien DSF / CRPF

v.      Le mélèze

Le seul résineux à perdre ses aiguilles avant l’hiver

w.    Le pin laricio

uuu

x.      Le pin sylvestre

Il

y.      Le pin noir

z.       Le sapin douglas

Les arbres « remarquables »

  • le chêne Couttolenc et son tronc droit comme un I (400 ans environ), à gauche de la route fermée montant aux Beaux-Monts à partir du Cr du Tréan.

                     06/2019                                                                                        04/2021

  • le Chêne de l’Entente (anciennement chêne de la Tsarine), qui a perdu une grosse branche charpentière en 2019. Dans le chemin montant aux Beaux Monts et le long de la route fermée
  • le Chêne de Saint-Jean planté à la fondation de l’abbaye vers 1300

                            Côté nord, 07/2019                                                                      Côté sud, 04/2020

                                     Racine affleurante juste au pied                          Photo prise au téléphone le 29/05/2011 quelques jours
                                             L’arbre communique                          à peine après la chute de sa dernière grosse branche charpentière

Carte postale ancienne

  • le Cèdre Marie Louise, planté en 1810 au sommet des Beaux Monts

                                                                08/2018                                                                                           01/2019

  • le Hêtre pyramidal, près du Cr du Port Caborne (p1201)
  • le Chêne sous Saint-Pierre

04/2020

  • le pin greffé « Veilleur du Mont Saint Marc/d »

08/2018

                                                                   08/2018                                                                                                02/2018

  • les quatre pins Laricio greffés, même si l’un est tombé il y a deux ans lors d’un coup de vent (le panneau pédagogique est donc désormais juste car il y en avait 5, et même 6 avec un petit bien caché près du sentier tournant)
  • le chêne des Etangs de Saint Pierre, le long de la route Eugènie
  • le chêne de Sainte Perrine (l’un des deux, celui du bord de l’étang, n’existe plus)
  • le chêne du point de vue des Beaux Monts, qui lui aussi a perdu une de ses plus grosses branches
  • le chêne du Tréan, au bord de l’allée vers le Cr des Jeux
  • le fau de Verzy, devant la maison forestière de Saint-Corneille

N’existent plus à cette date :

  1. le chêne du Puits des Chasseurs (400 ans)
    1. le chêne du bord de l’Etnag de Sainte Périne
      1. le chêne de la Basse Queue (250)
        1. le chêne de la Haute Queue (250)
        2. le chêne de Bangor (350)
        3. le chêne Mobbs (180)
        4. le gros chêne de la plaine de Verberie (250)
        5. le douglas (120) chemin des Meuniers / route de la Brévière

Les arbres de patrimoine

Cette terminologie n’existe pas. Pourtant, elle permettrait de sanctuariser de toute exploitation dans un rayon minimal de 50 à 100 mètres des arbres spéciaux, originaux dans leur forme, leur âge ou leur essence

Les ormes sont déjà respectés ppur leur rareté

  1. la tête de cerf
  2. la tête de clown
Commentaires fermés sur A comme Arbres